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Les atouts d'une alternative à la PACES

Depuis septembre 2015,  PluriPASS remplace la PACES (Première année commune aux études de santé ). Toujours aussi sélectif, ce parcours permet aux candidats non retenus en médecine, pharmacie, maïeutique, odontologie, kinésithérapie ou ergothérapie, de rebondir plus facilement vers d'autres filières (écoles d'ingénieur, licences...).

Voici quelques-unes des raisons qui ont incité l'Université d'Angers à expérimenter une autre voie pour sélectionner les candidats aux études de santé :

  • Parce que « la loi du 22 juillet 2013 nous y autorise », a rappelé le président de l'UA, Jean-Paul Saint-André, « et que nous sommes conscients des faiblesses de la PACES, d'ailleurs largement connus » (apprentissage à court terme, individualisme exacerbé incompatible avec l'esprit d'équipe essentiel dans les métiers de santé...).
  • Parce que la PACES aboutit à « un gâchis » , déplorait Maï Haeffelin, vice-présidente en charge de l'Enseignement supérieur au Conseil régional des Pays de la Loire, l'un des partenaires de PluriPASS. Après avoir échoué une ou deux fois au concours de fin de PACES, certains abandonnent leurs études. Alors qu'il s'agissait de bons lycéens, « qui n'avaient jamais connu de difficultés particulières ».

  • Pour que des étudiants qui ont validé leur première année (moyenne > 10) ne redoublent plus. « PluriPASS supprime la stratégie du redoublement de la PACES », indique Catherine Passirani, coordinatrice du projet. Ceux qui n'auront pas réussi à entrer dans les filières de santé en fin de 1re année pourront de nouveau tenter leur chance à la fin d’une L2 ou L3 (L-PASS). 
  • Pour que « plus aucun étudiant ayant travaillé beaucoup pendant une année ou deux ne se retrouve dans une situation d'échec ». C'était la volonté d'Isabelle Richard, doyen de la Faculté de santé lors de la mise en place de ce parcours. Avec PluriPASS, ceux qui ne peuvent poursuivre vers les études menant aux métiers de médecin, pharmacien, sage-femme, dentiste, kiné auront, grâce à la formation et aux passerelles de ce cursus progressif, la possibilité d'obtenir un niveau bac + 5 en 5 ans. « Comme tout autre étudiant ».
  • Pour que les étudiants s'interrogent sur ce qu'ils souhaitent réellement devenir. Pour éviter les choix par défaut, chaque étudiant définit un projet personnel et professionnel avec le service universitaire d'orientation. « C'est une attente que nous avions, expliquait Mathieu Levaillant, alors représentant des étudiants de médecine d'Angers, associés à la réflexion : avoir un véritable temps pour penser l'orientation, à l'intérieur des filières de santé, mais aussi en dehors de ces métiers ».
  • Une table-ronde a été proposée à l'occasion du lancement officiel de PluriPASS le 14 novembre 2014
    Une table-ronde a été proposée à l'occasion du lancement officiel de PluriPASS le 14 novembre 2014
    Une table-ronde était proposée à l'occasion du lancement officiel de PluriPASS le 14 novembre 2014, parce que nombre de patients se plaignaient des aptitudes relationnelles du personnel soignant. « Les études sont aujourd'hui orientées sur la technique, le diagnostic, la solution pour résoudre une question avant tout technique, déplorait Thomas Sannié, président de l'Association française des hémophiles. C'est bien, mais ce n'est pas suffisant ». En plus des sciences du vivant et de l'ingénieur, la première année de PluriPASS fait une place aux sciences humaines et sociales (psychologie, droit...). « Il ne s'agit pas de remettre en cause les savoirs indispensables, mais d'ouvrir les étudiants à d'autres compétences ».
  • Parce que l'entraide entre étudiants est un élément de leur réussite. Avec PluriPASS, le tutorat a été officialisé. « Il représentera près de 10 % du temps de travail de l'étudiant », se félicitait Arthur Piraux, président de l'Association corporative des étudiants de pharmacie d'Angers. « Le tutorat est là pour aider les étudiants à travailler rapidement, à répondre à leurs questions, et contrer les effets des "prépas" privées que tout le monde ne peut s'offrir ».

  • Parce qu'une transmission des savoirs qui passe essentiellement par des cours magistraux à plus de 500 étudiants avait montrer ses limites. PluriPASS a introduit l'usage du numérique. Une partie des cours est préparée en ligne, et est approfondie avec un enseignant lors de travaux encadrés. Cette évolution « correspond aux jeunes d'aujourd'hui, constatait Claire Vial, proviseure du lycée Touchard-Washington, au Mans. Et ça correspond à une prescription forte de la loi de refondation de l'école sur le numérique. Les générations qui vont arriver demain à l'université sont des générations qui vont avoir utilisé le numérique durant leur scolarité. Il faut être prêt à les accueillir et à travailler en fonction de ces compétences ».

Les avantages

  • Le maintien de deux chances d'admission dans les filières de santé, sans redoublement

  • La possibilité de poursuivre vers d'autres formations, en conservant le capital des années validées

  • L'accompagnement de l'étudiant dans son parcours professionnel

  • Une pédagogie innovante qui s'appuie notamment sur les TICE

À retenir

PluriPASS, c’est :

  • depuis septembre 2015 à Angers, le seul moyen d’accéder aux études de maïeutique, médecine, pharmacie, odontologie (à Nantes), kinésithérapie.
  • des accès directs vers 15 licences (9 à Angers et 6 au Mans), en droit,économie, gestion, psychologie, informatique, mathématiques, physique-chimie, biologie, métiers du sport (Staps)...
  • la possibilité d’intégrer des écoles d’ingénieurs et autres établissements d’enseignement supérieur de la région, telles que :
  • Polytech Angers, Esaip, Eseo, ESA à Angers,
  • Ensim au Mans,
  • Écoles centrale, des Mines, Oniris (vétérinaire) à Nantes,
  • Esiea à Laval...
  • un parcours exigeant, destiné à des jeunes capables d'absorber une importante charge de travail.
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