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Aspie-Friendly : se former pour mieux agir

Lancé le 20 mars à l’Université d’Angers, le programme Aspie-Friendly vise à améliorer l’inclusion des personnes autistes et neuroatypiques dans l'enseignement supérieur. Des premières mesures ont été annoncées à l’UA lors du comité de pilotage le 19 avril.  


Les participants à l'atelier en lien avec les pratiques pédagogiques ont pu réaliser les difficultés lors d'un examen pour les élèves autistes ou neuroatypiques : sujet trop long, consignes pas assez précises...
Une trentaine de personnes représentant les composantes et services centraux et communs de l’UA ainsi que les responsables nationaux du programme et le Centre ressources autismes (CRA) des Pays de la Loire ont participé au comité de pilotage d’Aspie-Friendly le 19 avril.

L’occasion de partager les retours positifs des participant∙es aux ateliers organisés le 20 mars sur les pratiques pédagogiques, la transition lycée-université et l’insertion sur le marché du travail. Vingt-sept étudiant∙es ont par ailleurs pris part à la soirée qui leur était dédiée et toutes et tous ont exprimé le fait qu'ils ne se sentaient pas forcément accueillis dans leur différence. Leur souhait : créer une association pour échanger entre eux et être accompagnés au sein de l'UA par des associations comme le Groupe d'entraide mutuelle (GEM) Papier Bulle.

« Prendre en compte les besoins et les caractéristiques des personnes autistes pour rendre l’environnement universitaire plus accessible et inclusif, c’est l’objectif du programme Aspie-Friendly, rappelle Catherine Passirani, vice-présidente en charge de l’égalité. Cela peut inclure des mesures telles que la mise à disposition d’un espace calme et adapté, la clarification des instructions lors d’un cours ou un examen, mais également un accueil par du personnel formé ou sensibilisé : tout ce qui, finalement, favorisera le bien-être et la réussite de l’ensemble des étudiants ! »

Des ressources disponibles pour développer l’accessibilité

Les échanges ont également porté sur le secret médical et le fait de prévenir ou non les équipes pédagogiques. « Doit-on connaître le diagnostic des personnes autistes pour pouvoir les accompagner ? Non !, répond Anna Reymondeaux, la référente Aspie-Friendly à l’UA. L’important est de faire en fonction des besoins exprimés par la personne et de s’en remettre aux aménagements d’études et d’examens réalisés par le SSU. Exiger d’une personne qu’elle divulgue des éléments personnels peut être vécu comme quelque chose de violent et ne témoigne pas d’une démarche d’inclusion. En lien avec notre Schéma directeur du handicap, nous devons sortir d’une logique de compensation pour tendre vers une logique d’inclusion. »

En ce sens, les chargé∙es d’accompagnement de l’UA ont été formé∙es le 5 mai pour apprendre à mener des entretiens d’explicitation des besoins des étudiant∙es. Pour les enseignant∙es, des outils sont accessibles sur le site internet dédié au programme afin de se sensibiliser sur l’autisme et de bénéficier de fiches favorisant des pratiques pédagogiques adaptées. Une formation en ligne a aussi été proposée le 12 mai, et une seconde est prévue le 9 juin.

Enfin, la mise en place d’un « club des entreprises Aspie-Friendly » animé par le SUIO-IP a également été amorcée, avec une première prise de contact avec la présidente de l’Association nationale des directeurs de ressources humaines (ANDRH) sur le champ du handicap. Le but : faciliter l'insertion professionnelle des étudiant∙es concerné∙es pour qui souvent la recherche de stage est source de stress. « Des groupes de travail seront constitués dans les prochains mois à l’UA et nous visons également une démarche de labellisation de nos actions auprès de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) », conclut Anna Reymondeaux.

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