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Séparés par des virgules

« Et là, des ferrys passent à côté de nous »

Après avoir participé aux championnats d’Europe universitaires d’aviron début septembre à Istanbul, Marion Faure, Océane Rault, Clémence Lebrun et Louise Colliard livrent leurs premières impressions. Une expérience dont les quatre étudiantes de l’Université d’Angers se souviendront longtemps.


Marion Faure, Louise Colliard, Clémence Lebrun et Océane Rault.

Avec soixante-dix universités présentes issues de treize pays différents, les championnats d’Europe universitaires d’Istanbul ont rassemblé plus de cinq cents participant∙es du 5 au 10 septembre. Championnes de France d’aviron en mai 2022, Marion, Océane, Clémence et Louise étaient de la partie en Turquie pour représenter l’Université d’Angers et défendre les couleurs de la France aux côtés d’autres écoles et universités de l’Hexagone. « C’était notre première compétition internationale et il y avait une belle ambiance, se souviennent-elles. La cérémonie d’ouverture était impressionnante, avec tous les sportifs et sportives en polo ou costume, de même que celle de clôture qui a rassemblé 500 personnes. »

Le 5e meilleur chrono du tournoi

Pourtant, tout n’était pas rose lors de leur arrivée sur les rives du Bosphore, loin de là. N'ayant pu venir avec leur propre bateau, les étudiantes louent au début une veille embarcation des années 1980. Une première péripétie qui n’entame en rien leur combativité et volonté de bien faire. « En cherchant mieux, on voit un bateau de l’armée turque qui traînait dans une remorque et on l’a récupéré en négociant. » Mais ce dernier a lui aussi quelques défauts de conception alors Julien Larmignat, l’entraîneur, s’occupe de tout. Équipé d’une caisse à outils – qui a dépanné plusieurs équipes sur place – et armé d’une volonté de fer, il récupère des vis chez une délégation allemande, des chaussures à gauche et à droite, et des pelles chez des Hongrois et des Turques pour permettre à ses protégées de ramer dans les meilleures conditions. « Nous nous sommes démenées pour trouver du meilleur matériel et ce pour chaque détail car la préparation a été longue et nous sommes soutenues depuis longtemps par nos ami∙es, professeur∙es et chef∙fes de services. »

Sauf que le jour J, Marion, Océane, Clémence et Louise voient leur première course reportée en raison des mauvaises conditions climatiques. Elles reviennent le lendemain et prennent place à bord de leur bateau au milieu de fortes vagues et d’un vent soutenu. « Un arbitre, qui parlait anglais, explique que le départ est retardé alors qu’un autre, qui lui ne s’exprimait qu’en turc, baisse son drapeau pour donner le coup d’envoi de la course alors que des ferrys avec des touristes passent encore à côté de nous. » S’en suit un départ rocambolesque et une course « mitigée » pour les étudiantes, qui se classent en deuxième partie de tableau. « Nous remportons ensuite notre seconde course et terminons à la 7e place au classement général, avec le 5e meilleur chrono du tournoi ! »

« Notre plus grand exploit »

Le vent a-t-il définitivement tourné ? Et bien non car leur victoire a failli ne pas être homologuée en raison du poids du bateau, pesé par les juges après la course. « Il manquait quatre cents grammes !, regrettent les sportives, qui peuvent néanmoins sur leur ange-gardien. « Julien est allé parlementer auprès des arbitres pour plaider notre cause. Et ça a fonctionné ! On lui doit beaucoup, de même qu’à l’UA qui a pris en charge nos billets d’avion, l’inscription sur place qui comprenait la pension complète, et les tenuesCet événement était un aboutissement et représente notre plus grand exploit dans notre pratique universitaire. Nous avons passé un nombre d’heures inestimables pour aboutir à ce championnat en parallèle de nos études et au prix de forts sacrifices. On en gardera un super souvenir, c’était incroyable de ramer avec les mosquées au loin. Maintenant, nous allons tout faire pour nous qualifier de nouveau et aller en Pologne l’année prochaine ! »

Présentation de l’équipe

Marion Faure est en 8e année de médecine à la Faculté de santé ; Louise Colliard est en 2e année Techniques de commercialisation à l’IUT Angers-Cholet ; Clémence Lebrun est en 2e année de master Droit international à la Faculté de droit, d’économie et de gestion ; Océane Rault est en 2e année de psychologie à la Faculté de lettres, langues et sciences humaines.

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