fr | en

Séparés par des virgules

« Créer du lien entre l’université et les décideurs publics »

Après avoir soutenu sa thèse de médecine en santé publique à l’Université d’Angers en 2021, Mathieu Levaillant est aujourd’hui chef de clinique des universités - assistant des hôpitaux. Un poste financé dans le cadre des Territoires universitaires de santé (Tus).

Porté depuis 2020 par la Faculté de santé de l’UA et les collectivités locales (voir ci-contre), le dispositif Tus vise à lutter contre les déserts médicaux. En ce sens, plusieurs actions ont été identifiées : favoriser l’installation de jeunes médecins diplômé∙es de la Faculté de santé dans les territoires en tension (Mayenne et Sarthe notamment), permettre aux centres de soins de délivrer une formation universitaire à des étudiant∙es en médecine, nommer des jeunes diplômé∙es chef∙fe de clinique… Neuf postes ont ainsi été attribués en trois ans, à l’image de l’arrivée de Mathieu Levaillant en novembre 2022.


Mathieu Levaillant est chef de clinique des universités - assistant des hôpitaux.
Employé par l’Agence régional de santé (ARS) Pays de la Loire et affecté sur les départements du Maine-et-Loire, de la Mayenne et de la Sarthe, Mathieu Levaillant est aussi rattaché à la Faculté de santé de l’UA dans laquelle il forme les étudiant∙es des trois départements (médecine, pharmacie, sage-femme) à la santé publique. « L’idée de cette discipline, c’est de montrer la manière dont l’organisations de soins permet d’améliorer la santé de la population, détaille-t-il. Mon boulot n’est pas de soigner les gens, c’est de contribuer à ce qu’ils ne soient pas malades, et quand ils le sont, que la meilleure réponse soit apportée. Il y a des inégalités de santé et il n’y pas de raison de l’accepter et c’est donc logique de travailler sur ces territoires. Une des réponses à ces inégalités est la décision publique : il faut faire en sorte que les actions mises en place par l’ARS, la Faculté de santé et les collectivités répondent aux besoins de santé. »

Former à la pratique médicale de demain

Réinvestir les territoires et rapprocher le décideur public et le monde de l’université, c’était d’ailleurs le sujet de la seconde thèse de Mathieu Levaillant soutenue en décembre 2022 à l’Université de Lille. « Par exemple, si l’ARS décide d’ouvrir ou de fermer une maternité, il faut en évaluer les besoins et la qualité des soins, et l’université a les compétences d’évaluations objectives, méthodiques et structurées. Je souhaite favoriser le lien entre ces deux acteurs. »

Avec sa double casquette Mathieu est conscient de l’ampleur de la tâche et s’évertue à prêcher la bonne parole malgré la fragilité de l’offre de soins en Mayenne et en Sarthe. Et précise le rôle de la Faculté de santé de l’UA en réponse à cette problématique. « Un étudiant ne s’installera pas dans un endroit qu’il ne connaît pas, assure-t-il. 25 % des étudiants de second cycle de la Faculté de santé font des stages hors du Maine-et-Loire chaque année et notre mission est de les accompagner et de les rassurer : il ne faut pas que ça leur coûte humainement ou financièrement de découvrir un territoire. Nous les formons aussi à la pratique médicale de demain : exercices mixtes entre la ville et l’hôpital, en maisons de santé pluriprofessionnelles, pratique de la télémédecine. »

De la prévention dans les collèges et lycées

Un accompagnement qu’il convient de mettre en place dès le plus jeune âge. Car un jeune vivant à Angers et un autre originaire de Laval n’ont peut-être pas les mêmes appréhensions sur les métiers de la santé. « Il est important de faire connaître ces études dans les collèges et lycées pour susciter des vocations, souligne le chef de clinique. Une autre solution, c’est que ces formations viennent à eux et c’est pour cela que des étudiants peuvent suivre la première année PluriPass ou licence accès santé au Mans depuis 2010 et à Laval depuis 2019 et que le conseil départemental de la Mayenne finance des bourses destinées à des lycéens pour les accompagner dans leur réussite à la Faculté de médecine. »

A terme, l’objectif est qu’une quinzaine de postes (chef∙fes de clinique associé∙es, maîtres∙ses de conférences et professeur∙es associé∙es) soient financés pour encadrer des étudiant∙es en santé lors de leur stage ou internat dans les centres hospitaliers de Cholet, du Mans et de Laval.

Retour d'expérience à Cholet et au Mans

Les partenaires du TUS

Région Pays de la Loire, conseils départementaux de la Sarthe, de la Mayenne et du Maine-et-Loire, métropoles de Cholet, Angers, Laval, et du Mans, avec le soutien de l’ARS Pays de la Loire.

En savoir plus sur le TUS

Téléchargez le communiqué de presse

Voici les postes créés dans le cadre du TUS.

Retrouvez l'émission web TV réalisée le 16 janvier à l'Institut de formation en masso-kinésithérapie de Laval avec l'ensemble des partenaires lors du bilan du dispositif deux ans et demi après son lancement. 

Scroll