La culture générale par l’image

Enseignantes en culture et communication à l’IUT Angers-Cholet, Rachel Capron-Landais et Peggy Raffy-Hideux viennent de publier aux éditions Dunod l’ouvrage Culture générale : 80 images pour développer votre agilité culturelle. Entretien.

Peggy Raffy-Hideux et Rachel Capron-Landais.Quelle est la genèse de cet ouvrage ?

Rachel Capron-Landais et Peggy Raffy-Hideux : Nous créons des sujets de concours et nous avons été sollicitées il y a trois ans par une école de commerce pour concevoir une nouvelle épreuve de culture générale. Dans certains concours, les épreuves peuvent être discriminantes : elles sont facilitées pour un public « favorisé » mais excluent des jeunes qui ont moins d’accompagnement familial et culturel.

Il fallait réfléchir à un nouveau type d’épreuve et nous nous sommes attachées au concept d’agilité cultuelle, c’est-à-dire une capacité à établir des ponts entre différents pans de la culture générale, qu’elle soit « élitiste » ou « populaire ». L’idée d’avoir une culture agile, c’est donc de pouvoir passer d’une époque à l’autre, d’un art à l’autre, etc. Nous avons essayé d’adopter une approche plus ludique, originale, et diversifiée que les ouvrages classiques. Nous nous sommes rendu compte que l’approche pouvait aussi intéresser d’autres types de lectorat que les candidat∙es à des concours : nos étudiant∙es ou le grand public. Dunod a cru au projet et a accepté de nous publier.

Pourquoi avoir choisi le prisme de l’image ?

R.C-L et P.R-H : A partir d’une image (logo, illustration, affiche, tableau, etc.), on peut ouvrir une multitude de pistes culturelles. Par exemple, quand on aborde le Mont Saint-Michel dans l’ouvrage, on évoque la religion, l’architecture et le patrimoine ou encore les aspects sociétaux avec l’omelette de la mère Poulard. Les images sont ainsi déclinées en plusieurs rubriques. Autre exemple avec Barbie : on y parle de féminisme, d’économie avec le lancement de l’entreprise Mattel, de l’histoire des jouets, ou encore des arts visuels avec le film sorti en 2023. Toutes ces fiches se répondent les unes aux autres. Il y a aussi un constat : on peut tout trouver sur internet mais sur un thème, on a des dizaines de pages et c’est difficile de s’y retrouver. Ici, une fiche de l’ouvrage, c’est trois pages.

Quelles ont été les difficultés ?

R.C-L et P.R-H : Il fallait trouver des images polysémiques qui soient dans l’air du temps. Cela correspond aussi à une évolution de notre société qui fonctionne beaucoup à l’image avec les réseaux sociaux (Instagram, TikTok). Il y a donc eu un travail de synthèse important, nous sommes allées à l’essentiel de la culture générale. La crainte, c’était de heurter la sensibilité des spécialistes car nous étions obligées de simplifier et vulgariser. Nous avons dû laisser des informations de côté et à chaque fois, c’était un déchirement mais il fallait que ce soit accessible pour tout le monde. Une autre difficulté a été de tout réactualiser car il y a eu des mouvements politiques et sociaux qui ont beaucoup évolué entre la conception des fiches et la publication. Il a donc fallu faire preuve d’une grande rigueur, nous avons creusé et authentifié toutes les informations.

À qui est-il destiné ?

R.C-L et P.R-H : C’est un ouvrage de vulgarisation scientifique grand public fléché vers les examens car l’entrée par l’image est de plus en plus demandée dans les concours, notamment celui de Sciences Po. Il intéressera donc les étudiant∙es qui veulent parfaire leur culture générale, cette compétence est très recherchée et appréciée dans le monde professionnel.