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Séparés par des virgules

« Venez réveiller le rhéteur qui sommeille en vous ! »

Organisée par l’association étudiante La Tribune des rhéteurs, la finale du concours de plaidoiries s’est déroulée le mercredi 5 avril dans le cadre prestigieux de la cour d’appel d’Angers. Une première édition qui a marqué les esprits.


Quatre finalistes ont plaidé à la cour d'appel.
Il est 16 h 45 et la finale touche à sa fin. Venu en nombre, le public applaudit chaleureusement tous les participant∙es dans ce lieu solennel qu’est la cour d’appel. Le jury n’est pas en reste non plus, à commencer par Éric Maréchal, le premier président.

La fin d’une belle aventure entamée huit mois plus tôt lorsqu’Inès Raiffaud, Ophélie Morero et Camille Mourad, étudiantes en 2e année de master de droit à l’Université d’Angers, ont créé l’association La Tribune des rhéteurs. « Camille et moi venons de Nantes et l’art oratoire n’existait pas vraiment à Angers, se souvient Ophélie. On pensait que ça pouvait intéresser les étudiants d’ici. C’est un exercice essentiel qui permet de se dépasser et de sortir de sa zone de confort. »

L’association voit le jour le 1er août 2022 et le mois suivant, plus d’une centaine d’étudiant∙es de l’UA, issus de cursus différents (droit bien sûr, mais aussi psychologie ou lettres) se pressent à la première formation d’éloquence sur le thème de la désacralisation de la parole. Le succès est immédiat.

Trois autres séances sur la méthodologie du discours, le fond et la forme sont dispensées par les membres de l’association, aidés au second semestre par des avocat∙es d’Angers. « Les premiers mois ont été intenses mais nous avons pu compter sur le soutien constant de la Faculté de droit, d’économie et de gestion (DEG) et l’Université d’Angers, via son pôle Vie associative, pour nous accompagner au quotidien. »

Le goût de l’art oratoire

Après l’organisation d’une joute oratoire en décembre 2022, le coup d’envoi du concours de plaidoiries est donné avec une première phase de sélections le 8 mars, une demi-finale le 22, et donc la finale à la cour d’appel le 5 avril.


Le jury et les finalistes, à l'issue du concours.

Le jour J, les quatre finalistes, habillés en robe d’avocat prêtée par le barreau d’Angers, doivent plaider sur un cas pénal (féminicide) ou en civil (demande de divorce) à la cour d’appel. Un lieu quelque peu intimidant ; impression renforcée par la présence d’un jury d’experts, composé d’Éric Maréchal donc, et de plusieurs magistrats et avocats. « Des finalistes ont visité la cour d’appel la veille pour s’approprier les lieux, précisent les trois co-fondatrices. Nous avons répondu également à toutes leurs questions concernant le concours et certains avocats ont même relu leur discours. Cet événement est aussi l’occasion de rencontrer des professionnels et de se constituer un premier réseau. »

Le jury a évalué les candidat∙es sur la forme (postures et gestuelles, intonation de la voix) et le fond (construction et pertinence des arguments). À l’issue du concours, Hugo Chopin, en 2e année de droit, a remporté le prix de la meilleure plaidoirie pour le cas civil et Magali Patricio pour celle du pénal. « Nous sommes fières d’avoir donné le goût de l’art oratoire aux étudiants d’Angers, concluent Inès, Ophélie et Camille, qui quitteront l’association en juin prochain et dispensent un dernier conseil : Venez réveiller le rhéteur qui sommeille en vous ! »

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