Les mobilités et les transports, un champ d’expertise en psychologie

Unique en France, le master Psychologie sociale du travail et des organisations (PSTO) de l’Université d’Angers forme une vingtaine d’étudiant∙es à prendre en compte la qualité de vie au travail avec une spécialité dans les métiers des transports et de la mobilité. Dans ce domaine, la sécurité routière représente un véritable enjeu de santé publique.

La psychologie du trafic s’intéresse à la compréhension des facteurs sous-jacents aux accidents liés à la mobilité et aux mesures qui permettent une amélioration dans ce domaine. En clair, elle évalue la relation du conducteur entre son véhicule et l’environnement qui l’entoure. Cette discipline académique, bien que reconnue à l’international, est encore trop peu étudiée en France.

Depuis 2017, l’Université d’Angers est la seule université de France à proposer un master PSTO avec un parcours Psychologie sociale des risques et sécurité : mobilités et transports. « Vingt places sont disponibles et les candidat∙es affluent de tout l’Hexagone, assure Sandrine Gaymard, la responsable pédagogique. L’approche est nécessairement globale et intègre d’autres éclairages complémentaires : droit, économie, sciences politiques, géographie et ingénierie. À terme, ces étudiant∙es seront recruté∙es en tant que psychologues sociaux et du travail en lien avec la gestion du risque dans des domaines diversifiés (recrutement, formation, services RH et de prévention, associatif) avec une spécialité unique qui leur permettra de répondre aux attentes des services de transports et autres mobilités. »

« Les facteurs humains sont en cause dans 90 % des accidents »

Le 9 décembre, lors d’un atelier consacré à la sécurité routière, des étudiant∙es de 3^e année de psychologie ayant suivi la préparation au master PSTO ont travaillé sur l’élaboration de spots de prévention. L’occasion d’échanger avec leurs camarades de niveau master et doctorat, et avec des professionnel∙les de la sécurité et de la prévention (gendarmerie, Direction départementale des territoires et son service de Coordination sécurité routière). « La route est un espace social dans lequel les facteurs humains sont en cause dans 90 % des accidents, rappelle Sandrine Gaymard. La tranche d'âge la plus exposée est celle des étudiant∙es qui ont participé à l’atelier. »

L’occasion aussi de présenter en vidéo leur travail selon plusieurs thématiques : la colère au volant, les trottinettes électriques, le port du casque, les transports en commun… Des doctorant∙es en psychologie sociale étaient également présent∙es pour illustrer concrètement les apports de la recherche dans ce domaine : une doctorante qui était en thèse Cifre à la Semitan, a ainsi évoqué les risques routiers professionnels des conducteurs de transports en commun.

« Le thème de la sécurité routière touche en réalité de nombreux domaines (économie, écologie, transports, comportements, santé, justice) et l’objectif de la formation est bien que les étudiant∙es développement une approche globale, sociale et préventive sur le terrain, termine Sandrine Gaymard. Leurs réalisations montrent à quel point la psychologie sociale est une discipline concrète du quotidien. »