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Les étudiant∙e∙s de l’Esthua au chevet du patrimoine local

Protéger et entretenir le patrimoine local en péril, tel était le leitmotiv de 28 étudiant∙e∙s de l’Esthua depuis le début de l’année scolaire. Une initiative originale – sous la forme d’un concours – portée par la Fondation pour la sauvegarde de l’art français et la Caisse d’Epargne Bretagne Pays de la Loire. L’équipe lauréate a été désignée le 2 mars.


Baptiste, Lucas et Clément.

Statue, tableau, peinture, ou encore objet contemporain sont à la merci des affres du temps. Les restaurer représente un coût important pour les collectivités ou les particuliers, tandis que les mécènes se font rares.

Alors, à l’occasion d’un concours lancé par la Fondation pour la sauvegarde de l’art français et la Caisse d’Epargne Bretagne Pays de la Loire, 28 étudiant∙e∙s en 1ere année de master Patrimoine à l’Esthua ont été mobilisé∙e∙s entre septembre 2021 et mars 2022. « C’est une très bonne manière d’allier la théorie à la pratique, souligne Jean-René Morice, directeur de l’Esthua. Ils et elles sont allées sur le terrain pour rencontrer des professionnel∙le∙s de la restauration d’art, mais aussi des maires de petites communes qui souhaitent trouver des solutions pour entretenir leur patrimoine. »

« Gagner en maturité »

Pendant trois mois, cinq groupes d’étudiant∙e∙s ont donc phosphoré à la recherche de trois œuvres d’intérêt répertoriées par le ministère de la Culture dans le département. Seule condition : que l’objet restauré soit visible gratuitement et accessible à tous. Après une présentation face à un jury composé d’administrateurs de la Caisse d’Epargne à Orvault le 24 novembre, une seule œuvre par groupe a été retenue.


Le tableau sera restauré cette année et présenté en début d'année prochaine.

Débute alors pour les étudiant∙e∙s la seconde partie du concours : imaginer la restauration et la valorisation de l’œuvre. Très vite, de nombreuses interrogations émergent : quel financement choisir ? Comment trouver les bons arguments pour convaincre ? De quelle manière communiquer sur l’œuvre ? « Ils et elles sont préparé∙e∙s à monter des dossiers et à argumenter dans leurs cours, rappelle le directeur de l’Esthua. Ce concours leurs permet d’aller plus loin qu’une simple mise en situation et de gagner en maturité. »

Un tableau oublié contre une maquette de la cathédrale d’Angers

Mercredi 2 mars, les cinq équipes avaient de nouveau rendez-vous au siège social de la Caisse d’Épargne pour leur présentation finale. C’est l’équipe composée de Lucas Laroche, Baptiste Deslandes, Lucie Lemasle, et Clément Lagrille qui a finalement convaincu le jury des bienfaits de la restauration d’un tableau – L’Adoration des mages -, situé dans la commune de La Lande-Chasles, la plus petite du Maine-et-Loire (123 habitants).

Le jury a porté son choix sur ce tableau plutôt qu’une maquette de la cathédrale d’Angers. « Il a des trous dans la peinture et le bois qui compose le cadre est craquelé donc il y a urgence à agir, relatent les étudiant∙e∙s. Ce tableau date du XVIIe siècle et a une histoire atypique puisqu’il a été déposé anonymement devant le bureau du maire en août 2020. Personne n’en sait plus. »  Le tableau sera restauré par une professionnelle du Puy-Vaudelnay – « la démarche locale était importante » -, grâce au financement de la Caisse d’Epargne (8 000 euros), et sera inauguré dans la commune de La Lande-Chasles le 6 janvier 2023, jour de l’Epiphanie. Un joli clin d’œil qui conclut en beauté un concours original, « durant lequel nous nous sommes amusé∙e∙s en participant à un projet concret et valorisant. »

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