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Séparés par des virgules

De Bangkok à Lisbonne, deux étudiants de Polytech partagent leur passion

Théo Prémartin et Valentin Bonnet, étudiants en 5e année à Polytech, participent depuis plusieurs années à des hackathons. Ils viennent de créer leur entreprise de cybersécurité.


Théo Prémartin et Valentin Bonnet, ici en octobre 2024 à Bangkok.
Âgés de 23 ans, Théo Prémartin et Valentin Bonnet suivent la même formation à Polytech : Systèmes automatisés et génie informatique (Sagi). Curieux de nature, ils partagent un autre point commun : leurs appétences pour la cybersécurité et la cryptomonnaie. « On en parlait déjà quand on s’est rencontrés ici en prépa y’a cinq ans, se rappellent les deux étudiants. Les nouvelles technologies révolutionnent et transforment le monde, c’est beaucoup moins dangereux quand on les comprend et les maîtrise. »

Les deux dernières années, ils ont pris part à une dizaine de hackathons en Europe (Londres, Paris, Lisbonne et Lausanne) spécialisés dans la cryptomonnaie, à la cybersécurité ou à l’intelligence artificielle.

En octobre 2024, Théo et Valentin sont même allés à Bangkok (Thaïlande) pour participer à l’ETH Global. Doté d’un prize money de 800 000 dollars, répartis en plusieurs prix, ce concours a attiré près de 2 000 personnes.  « C’était le plus gros événement jamais organisé dans ce domaine. Des conférences rythmaient la semaine puis le hackathon en lui-même se déroulait pendant 48 heures. Les gens étaient passionnés, ils ne sont pas là pour spéculer. L’ambiance était bienveillante et le format très convivial. »

Utiliser les technologies de demain

À chaque hackathon, le principe est le même : une entreprise expose une problématique le jour J et les participant∙es ont le week-end pour proposer une solution. La première partie du hackathon est dédiée au codage informatique de la solution (application, site web, etc.) puis vient le moment de défendre son projet à l’oral devant un jury. « C’est la meilleure façon d’apprendre tout en restant à jour, de façon ludique, dans un univers qui évolue très vite. On y découvre des technologies qui seront utilisées demain sur le marché. »

À Bangkok, Théo et Valentin ont remporté le 2e prix de la société Ledger, fleuron français des portefeuilles de cryptomonnaies physiques. « C’est l’une des plus grosses boîtes l’écosystème crypto. Remporter un prix chez eux ouvre des portes. C’était une expérience exceptionnelle, on a énormément progressé en développement. Le prix obtenu, 1 600 euros, a permis de financer d’autres déplacements. »

Tout s’accélère début 2025 : ils remportent en février le premier prix du hackathon organisé par la start-up Kiln à Paris. Le mois suivant, les deux étudiants de Polytech remplacent leur stage de fin d’études par un projet entrepreneurial : ils intègrent le dispositif Pépite et créent leur entreprise, Ventyra. « On forme les employés à la cybersécurité, il ne faut pas que ce domaine soit réservé à des experts, estiment-ils. Surtout que 80 % des attaques informatiques sont dues à des erreurs humaines. Notre but est de transmettre les bases : apprendre à repérer des mails frauduleux, savoir où stocker ses mots de passe, verrouiller sa session quand on quitte son poste… »

Théo et Valentin sont déjà intervenus en présentiel auprès du lycée agricole du Fresnes et de We Forge, et viennent de signer un contrat avec une entreprise angevine. En développant leur société, ils découvrent le « B to B », les « contraintes » administratives à accomplir — « Ça change de la rapidité des hackathons » — mais aussi une « vraie liberté ». En septembre prochain, Théo ira vivre à Bali (Indonésie) pendant un an. Valentin, lui, se consacrera au développement de l’entreprise. « En fonction des résultats, soit je continue, soit je voyage. »

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