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Quel bilan carbone pour l’UA ?

Matthieu Cavallo, responsable énergie au sein de la Direction du patrimoine immobilier et de la logistique (Dpil), et Cécile Grémy-Gros, chargée de mission Transition écologique, ont réalisé le bilan carbone 2023 de l’Université d’Angers.

Comment avez-vous procédé pour établir le bilan carbone de l’UA ?


Cécile Grémy-Gros et Matthieu Cavallo.
Matthieu Cavallo et Cécile Grémy-Gros
: Les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont découpées en trois catégories, appelées scope 1, 2 et 3, et permettent d’estimer l’empreinte carbone (voir encadré). Les précédents bilans carbone de l’UA faits en 2018 et 2021 prenaient en compte exclusivement les scopes 1 et 2 correspondant aux émissions directes, ce qui ne représentent finalement que 5 % des émissions de ce nouveau bilan carbone. Pour le scope 3, nous avons utilisé les données 2023 de la Direction des affaires financières (DAF) et de la Direction du pilotage et de l’évaluation (DPE), ainsi que les réponses des étudiant∙es à l’enquête lancée en novembre 2024 et celle destinée aux personnels d’octobre 2024 à avril 2025. Nous avons également collaboré avec un prestataire, Greenly, depuis juin 2024 qui nous a accompagnés dans ce calcul.

Quels sont les premiers résultats ?

M.C et C.G-G : Le bilan carbone de l’UA est de 40 000 tonnes de CO₂, ce qui nous place dans la même fourchette que d’autres universités de taille similaire. On peut noter que 46 % concernent les déplacements et 25 % la consommation de nourriture et boissons sur le campus par les étudiant∙es et personnels. Les autres activités principales qui émettent du CO₂ sont l’immobilisation (construction, exploitation et maintenance de biens (bâtiments, équipements informatiques, véhicules), 14 %), l’achat de produits (6 %), ou encore l’énergie (5 %). Au total, selon l’Agence de la transition écologique, ce bilan carbone correspond à 22 000 allers-retours Paris-New York en avion. Avec une surface de parc immobilier quasiment constante depuis 2021, les émissions des scopes 1 et 2 de l’UA ont baissé de 21 % par rapport au bilan carbone de 2021 grâce aux actions envisagées sur la période. 

Quelles sont les pistes d’amélioration ?

M.C et C.G-G : L’UA œuvre depuis plusieurs années pour réduire ses émissions de GES : raccordement au réseau de chaleur de la chaufferie biomasse à Belle-Beille, rénovations énergétiques des bâtiments, incitation à utiliser le vélo avec l’événement Mai à vélo, la mise en place du forfait mobilité durable, ou la sensibilisation de la communauté universitaire avec le challenge Energic. Certaines de ces actions s'inscrivent dans le temps long et nécessitent des investissements lourds que permettent les Contrats plan État-Région (CPER)

Maintenant, il faut agir de manière collective avec, par exemple, un plan de mobilité, et limiter les déplacements individuels motorisés, favoriser le covoiturage, et réduire les impacts de notre alimentation. Pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris de 2015 (50 % de réduction des émissions de GES entre 2020 et 2030), il faut réduire ses émissions de 5,9 % par an, soit une baisse annuelle de 2 400 tonnes de CO₂. Il faut aussi continuer à mesurer chaque année les émissions de GES, impliquer les fournisseurs dans notre stratégie, et former les personnels de l’UA à ces enjeux. 

La réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’UA passe par un plan d’action et des objectifs, en lien avec l’élaboration du schéma directeur Développement durable et responsabilité sociétale et la prise de poste en avril 2025 de Dorothée Deckert, chargée de projet DDRS. Les recommandations à l’issue de ce bilan sont somme toutes assez classiques mais elles éclairent l’UA dans sa stratégie globale.

Scope

Le scope 1 correspond aux émissions de GES issues de combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon, etc.) de l’établissement ;

Le scope 2 couvre les émissions de GES associées à la consommation d’énergie (électricité, chaleur) de l’établissement ;

Le scope 3 englobe les émissions indirectes de GES qui résultent de l’activité de l’établissement : matériel acheté, transport et logistique, déplacement domicile-université, repas, etc.

L’info en plus

Les gaz à effet de serre sont un groupe de molécules capables de capter les rayonnements émis par la Terre et réchauffer ainsi l’atmosphère.

Le CO₂ (dioxyde de carbone) étant le gaz à effet de serre émis en plus grande quantité (environ 70 % des émissions mondiales de GES), il est devenu l’unité de référence pour les GES. Les émissions de GES sont exprimées en équivalent CO₂ pour évaluer leur impact climatique global.

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