fr | en

Séparés par des virgules

L'UA accueille le 4e congrès de la Chaire Mukwege

Le 4e congrès de la Chaire internationale Mukwege se tiendra à la Faculté de droit, d'économie et de gestion, du 5 au 7 juin. L'objectif est de faire dialoguer des chercheurs, représentants d’ONG et praticiens de diverses disciplines, tous spécialistes des violences sexuelles affectant les enfants commises en temps de conflit armé. Quelque 350 participants, dont le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix, sont attendus.

Formé à l'UA, Denis Mukwege revient régulièrement à Angers.
Formé à l'UA, Denis Mukwege revient régulièrement à Angers.
La Chaire internationale sur « La violence faite aux femmes et aux filles dans les conflits », dite « Chaire Mukwege », est née en 2018 à Liège, en Belgique, « dans le but de rassembler des experts de tous continents dans une réflexion commune pour améliorer la connaissance et la prise en charge des  survivant·es de violences sexuelles », rappelle Bérangère Taxil, professeure de droit international à l'UA. La Chaire adopte le modèle holistique développé par le gynécologue congolais Denis Mukwege, distingué du prix Nobel de la Paix pour son combat en faveur des femmes en RDC, et docteur Honoris Causa des universités de Liège et d’Angers. Dans cette approche, sont autant considérées la prise en charge médicale et psychologique des victimes, que leur réinsertion socio-économique et la réparation juridique.

La Chaire, dont les travaux interdisciplinaires s’appuient aussi bien sur la recherche académique que l’expérience de partenaires de terrain, organise depuis 2019 un congrès annuel dans l’une des universités partenaires. La question des réparations holistiques des victimes de violences sexuelles a été au centre du congrès de Bukavu en 2022. À Liège en 2023, la problématique de la lutte contre l’impunité de ces crimes a été explorée.

Angers accueillera le 4e congrès de la Chaire, du mercredi 5 au vendredi 7 juin 2024, à la Faculté de droit, d’économie et de gestion. Plus de 90 intervenant·es de disciplines variées (droit, médecine, psychologie, sociologie, art, histoire, philosophie, etc), échangeront sur les violences sexuelles liées aux conflits armés affectant les enfants. Quelles formes prennent ces violences ? Quelles sont les stratégies guerrières qui les animent ? Comment sont affectés les corps des enfants qui en sont victimes ? Comment assurer une réparation holistique de ces enfants détruits physiquement et psychiquement ? « Les filles sont les principales victimes, et cela masque que des violences graves sont aussi subies par des garçons : comment traiter ces questions liées au genre ? », questionne Bérangère Taxil. Comment leur assurer à tous un accès à la justice ? Par quels moyens apporter la preuve de ces crimes ? Quelles sont les problématiques particulières qui se posent pour les enfants nés de viols de guerre ? Voici quelques-unes des questions qui traverseront les interventions.

La thématique s’inscrit dans la droite ligne du programme de recherche VSEG (Violences sexuelles et enfance en guerre) porté par les universitaires Bérangère Taxil (Centre Jean-Bodin, Université d’Angers), Isabelle Fouchard (Institut des sciences juridiques et philosophiques de la Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), et Adélaïde Blavier (Centre d’expertise en psycho-traumatisme et psychologie légale, Université de Liège). Lancé en 2022 et financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il vise à appréhender de manière holistique les violences sexuelles affectant les enfants dans les contextes de conflits armés. Le projet entend analyser ce phénomène massif et constitutif de graves crimes internationaux. Il s’inscrit dans une démarche de lutte contre l’impunité, en identifiant les lacunes du droit international pour véritablement mettre en œuvre les responsabilités des acteurs impliqués dans ces crimes.

Au programme

Mercredi 5 juin

De 15 h à 18 h - Ouverture du congrès, avec notamment :

  • Denis Mukwege, directeur de l’hôpital de Panzi, prix Nobel de la Paix 2018
  • Anne-Claire Amprou, ambassadrice de France pour la santé mondiale
  • Véronique de Keyser, présidente de la Chaire Mukwege
  • Véronique Aubert, conseillère spéciale pour les crimes commis contre les enfants et touchant ces derniers à la Cour pénale internationale (CPI)
  • Kim Thuy Seelinger, conseillère spéciale pour les violences sexuelles en période de conflit auprès du Procureur de la CPI

Jeudi 6 juin

De 9 h à 12 h - Session plénière, « Regards croisés sur les principaux enjeux »

De 14 h à 16 h - Sessions parallèles, avec au choix des interventions sur :

  • Les enfants nés du viol de guerre (1/2)
  • Les violences sexuelles affectant le corps des enfants
  • Perspectives de genre

De 16h30 à 18 h - Sessions parallèles, avec au choix :

  • Les enfants nés du viol de guerre (2/2)
  • Violences sexuelles et enfants soldats
  • Perspectives nationales

Vendredi 7 juin

De 9h30 à 12 h - Session plénière, « Accès à la justice (internationale, nationale, transitionnelle) »

De 13h30 à 15h15 - Sessions parallèles, avec au choix :

  • Du traumatisme au préjudice transgénérationnel (1/2)
  • Prise en charge psychologique
  • Documentation des crimes et preuves médico-légales

De 15h45 à 17h30 - Sessions parallèles, avec au choix :

  • Du traumatisme au préjudice transgénérationnel (21/2)
  • La visibilisation du phénomène : le rôle des médias
  • Les violences sexuelles contre les enfants dans les déplacements forcés

Le programme complet est disponible sur le site du congrès : chairemukwege-congres-angers.fr

L’inscription est obligatoire.
Elle est gratuite pour les étudiant·es, doctorant·es et personnels de l’UA et de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Scroll