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Les nanoparticules à la loupe
Le programme de recherche Carnanomed vise à doter le laboratoire Micro et nanomédecines translationnelles (Mint) de deux méthodologies de pointe essentielles à la production de nanomédicaments.
David Dallérac et Nolwenn Lautram, ingénieurs d’études en techniques d’analyse chimique.C’est l’histoire d’une lettre. Celle de Gilles Bloch, ancien président de l’Inserm entre 2019 et 2023, pour encourager en 2021 le lancement du projet Carnanomed (caractérisation de nanomédecines) piloté par Patrick Saunier, PU-PH à l’Université d’Angers et directeur du laboratoire Mint.
Un soutien inattendu qui fait mouche : un financement de 649 000 euros est attribué par Angers Loire métropole, la Région Pays de la Loire, l’Inserm, et le Fonds européen de développement régional (Feder) dans le cadre du Contrat plan État-Région 2021-2027. « Nous allons inscrire le laboratoire dans une plateforme inter-régionale nommée Synnanovect (Bretagne et Pays de la Loire), pour pouvoir résoudre des problèmes scientifiques majeurs, et nous ouvrir également au niveau national », se réjouit Patrick Saulnier.
Deux équipements de pointe
Le laboratoire Mint est spécialisé dans le design de nanoparticules synthétiques utilisées comme vecteur de médicament. Depuis 2017, les chercheur∙es ont développé une nouvelle activité de synthèse de molécules nécessitant des étapes de purification et de quantification. « Mais depuis 2019, sur les trois appareils de chromatographie liquide nécessaires pour cette opération, deux sont obsolètes », rappelle le directeur de Mint.
Dans le cadre du CPER 2021-2027, le laboratoire est désormais équipé d’un système de chimie analytique de pointe. Ces nouveaux équipements permettent de mieux caractériser, voire de purifier très rapidement, les formulations de nanomédecines. « Ainsi, nous pourrons être certains de la qualité des échantillons dont l’efficacité thérapeutique est ensuite testée in vitro et in vivo. Nous espérons ainsi mieux corréler les effets observés aux caractéristiques de nos formulations, et faciliter ainsi leur transfert vers des applications cliniques. »
Le second équipement est un système de haute performance de séparation de suspensions nanoparticulaires, appelé unité de fractionnement à flux asymétrique et livré en juin dernier. Il peut mieux détecter les petites nanoparticules synthétiques ou biologiques et les séparer en fonction de leur taille, qui sont ensuite analysées séparément à l’aide de détecteurs en lignes (diffusion de la lumière, réfractomètre et spectrophotomètre).
« Ces deux équipements sont essentiels à la production de nanomédicaments car ils permettent de faire des analyses qualitatives et quantitatives, termine Patrick Saulnier. C’est une petite révolution pour nous pour assurer une caractérisation totale de si petits objets. Nous allons ainsi conforter notre place de leader national. »