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Séparés par des virgules

Des drones pour compter les ragondins

Une collaboration scientifique originale est engagée entre le laboratoire BiodivAG, la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON) et l’Établissement public territorial du bassin (EPTB) de la Sèvre nantaise sur la gestion des rongeurs aquatiques envahissants. Dans ce cadre, une expérimentation a été réalisée sur l’utilisation de drones pour estimer la population des ragondins.

La Sèvre nantaise est une rivière longue de 141 kilomètres qui s’étire du sud de Nantes jusque dans les Deux-Sèvres. Chaque année, plus de 15 000 ragondins sont capturés sur ce bassin afin de limiter la prolifération de cette espèce. Un exercice nécessaire car aux côtés du rat musqué, ils occasionnent des dégâts sur les ouvrages et les berges des cours d’eau. Ils sont aussi porteurs de maladies infectieuses transmissibles à l’homme et au bétail, et dégradent les écosystèmes en impactant la flore et faune locales.

La collaboration entre le laboratoire BiodivAG, la FDGDON et l’EPTB doit permettre l'accompagnement de ces différents acteurs sur les problématiques de gestion de la biodiversité.  « Personne ne connaît l’abondance de ces rongeurs envahissants, souligne Olivier Pays-Volard, directeur du laboratoire BiodivAG. Ici, nous ne participons pas aux campagnes de capture. Notre aide consiste à apporter des données robustes sur les populations locales et leurs impacts sur les écosystèmes. » 

Une méthode innovante a ainsi été utilisée afin d’améliorer la connaissance des rongeurs sur le territoire. « Le drone offre la possibilité de les repérer facilement, d’échantillonner rapidement des surfaces importantes, et dans des habitats difficiles d’accès, et de transférer la méthode sur l’ensemble du territoire », ajoute Olivier.

Début décembre, les protagonistes avaient ainsi rendez-vous dans la commune de Montfaucon-Montigné, à l’ouest de Cholet, pour effectuer des premiers vols du drone à soixante mètres au-dessus de la Moine sur une zone particulièrement colonisée par ces rongeurs.


Le point blanc sur l’image avec capteur thermique (à gauche) indique la présence d’un animal (flèche blanche) que l’image dans le visible (au centre) ne détecte pas. La confirmation est réalisée par une image zoomée (à droite).

Un étudiant en 2e année de master Biodiversité, écologie et évolution effectuera un stage afin de contribuer à la standardisation des protocoles de capture et de comprendre in fine le lien entre succès de capture et dynamique des populations. « Ces données récoltées permettront de développer une approche entre scientifiques et gestionnaires afin de promouvoir des stratégies de gestion efficiente d'espèces exotiques envahissantes », conclut le directeur du laboratoire. 

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