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L’Institut de droit international fête ses 150 ans à Angers

Durant une semaine, du 27 août au 3 septembre, d’éminents spécialistes du droit international se sont retrouvés pour la session anniversaire de l’Institut. Deux résolutions ont été adoptées à l’issue de leurs travaux à la Faculté de droit, d’économie et de gestion.

Les membres de l'IDI se sont retrouvés le 27 août au Centre des congrès pour la cérémonie d'ouverture.
Les membres de l'IDI se sont retrouvés le 27 août au Centre des congrès pour la cérémonie d'ouverture.
« Je vous remercie d’avoir choisi la France pour vos travaux ».
Dans un message enregistré diffusé lors de la cérémonie d’ouverture de la 81e Session, dimanche 27 août, le président de la République Emmanuel Macron a salué l’apport de l’Institut de droit international (IDI), fondé en 1873. Au XXe siècle, pour régler les conflits, s’est imposée une « approche humanitaire, soucieuse de préserver la paix par le droit, de limiter les armes, et d’encadrer les pratiques de la guerre. C’est celle du règlement pacifique des différends pour lequel les institutions et les méthodes pertinentes ont été mises en place. Cette vision a peu à peu fait évoluer le droit international vers les principes que nous connaissons aujourd’hui, reflétées dans la charte des Nations Unies (…) Je sais le rôle essentiel que l’Institut de droit international à jouer dans ce progrès ».

« L’objectif premier, inscrit dans les statuts de l’Institut, est d’œuvrer au développement du droit international, afin de régler pacifiquement les conflits entre États et défendre les droits humains », a confirmé dans son discours le Français Alain Pellet, président de l’IDI. À ce titre, l'action de l'Institut lui a valu de recevoir le prix Nobel de la Paix, en 1904. Il n’a depuis cessé ses efforts. Il jouit aujourd’hui du statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies, ce qui lui permet de déployer son influence dans les délibérations onusiennes.

Changement climatique

Deux ministres ont fait le déplacement jusqu’au Centre des congrès, pour saluer les 150 participants de cette Session, la première organisée en présentiel depuis celle de 2019 aux Pays-Bas (celle de 2021 a eu lieu en ligne). Ministre de la Justice et Garde des sceaux, Éric Dupond-Moretti a insisté sur la nécessaire communion entre le droit national et le droit international. « Il revient à l’État de droit de dire le droit à une époque sans nuance qui valorise le buzz. L’État de droit est l’État légitime qui protège contre l’arbitraire et la violence ». Ancien maire d’Angers et ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu a, quant à lui, souligné l’importance du droit international à l’heure du changement climatique : « Vous êtes face au chantier du siècle (…) La nature même de ce dérèglement n’a pas de frontières et le droit international devra gérer les tensions qui vont inévitablement en découler, comme la guerre de l’eau et les risques de famine ».

Piraterie

François Hourmant, directeur du Centre Jean-Bodin, a accueilli les participants à la Faculté de droit.
François Hourmant, directeur du Centre Jean-Bodin, a accueilli les participants à la Faculté de droit.
Le lendemain, les membres de l’IDI, universitaires, anciens ministres ou ambassadeurs, représentant une cinquantaine de nationalités, se sont retrouvés à la Faculté de droit, d’économie et de gestion pour une semaine de travaux. En séances plénières ou en plus petits groupes, ils ont réfléchi, débattu sur des sujets d’actualités qui ont pour vocation d’inspirer la pratique du droit international. Deux résolutions ont été adoptées, l’une sur le problème de la piraterie, la seconde intitulée « Précédents et jurisprudence dans les procédures contentieuses interétatiques et consultatives ».

Le mercredi après-midi, les membres de l'Institut ont pu participer à un colloque ouvert au public, initié par le Centre Jean-Bodin. Intitulé « La boîte à outils de l'internationaliste pour la défense des intérêts communs », il a permis d’explorer les problématiques des crimes de masse, des sanctions unilatérales, et de l’environnement.

Des rendez-vous culturels ont été proposés au cours de la semaine aux participants : la projection du film documentaire réalisé à l’occasion des 150 ans de l’IDI, le lundi soir, au cinéma Pathé, la découverte de l’île Béhuard, une visite du musée Jean-Lurçat, un repas au château du Plessis-Macé…

La session 2023, organisée localement par la professeure Alina Miron et les équipes du Centre Jean-Bodin et de la Faculté de droit, s’est achevée samedi midi. La prochaine aura lieu en 2025, au Maroc, à Rabat.

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