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Une bourse d'excellence pour Rima, doctorante libanaise

Développées par le ministère des Affaires étrangères, les bourses Eiffel permettent aux établissements d’enseignement supérieur d’attirer les meilleur∙es étudiant∙es étranger∙es dans des formations de niveau master et doctorat. Rencontre avec Rima Al Aridi, qui poursuit sa thèse au sein du Laboratoire angevin de recherche en ingénierie des systèmes (Laris).

Le français est quelque peu hésitant mais Rima s’y accroche. Aux côtés de Thierry Lemenand, son directeur de thèse à Polytech Angers, la doctorante libanaise a le sourire. Rima Al Aridi est maintenant en France depuis six mois et depuis septembre, elle entame sa troisième année de thèse, financée par une bourse Eiffel. « C’était compliqué au début, il y avait beaucoup d’informations à fournir mais j’ai bien été accompagnée par mon directeur de thèse et par le bureau d’accueil des chercheurs internationaux de la Passerelle », souligne-t-elle.


La doctorante Rima Al Aridi et Thierry Lemenand, son directeur de thèse.

Attribuées par Campus France, les bourses Eiffel sont très sélectives et permettent le financement d’une année de thèse pour les étudiant∙es étranger∙es. Une bonne nouvelle pour Rima, qui a perdu le sien au Liban deux ans plus tôt en raison de la situation économique et après les explosions au port de Beyrouth le 4 août 2020. « Certains jours, nous n’avions qu’une heure d’électricité dans la journée, précise-t-elle. Alors je cumulais trois emplois différents à l’époque pour gagner de l’argent. »

Un premier séjour en septembre 2021

Alors en deuxième année de thèse à la Lebanese Internationale University (LIU), un établissement partenaire de l’UA, Rima se rend une première fois en France en septembre 2021, pour un échange d’un mois au Laris. Avant d’y revenir en avril 2022. « Jusqu’en août, elle a travaillé avec des partenaires industriels sur un projet financé par la Région Pays de la Loire en lien avec le développement d’une pompe à chaleur qui n’utilise aucun fluide frigorigène, matière qui a un effet de serre très important et dont l’utilisation est de plus en plus réglementée, précise Thierry Lemenand. Le Laris a pour mission la construction d’un banc d’essai permettant de tester les performances énergétiques. »

 « La physique est omniprésente dans notre quotidien »

Rima se consacre désormais à sa thèse dédiée à l’amélioration des transferts thermiques dans des échangeurs de chaleur (des tubes concentriques intégrant des générateurs thermoélectriques par exemple) utilisant différents systèmes hybrides de récupération de chaleur. Le but : convertir une partie de cette chaleur en électricité.

Un intérêt scientifique précoce anime la jeune femme. « Depuis toute petite, je m’intéresse aux mécanismes physiques dans un sens large : j’aimais réparer la radio du salon ou ouvrir le système d’un appareil électrique pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur. J’ai découvert la physique au lycée et cela m’a plu de suite : elle est omniprésente dans notre quotidien. »

Aujourd’hui, en parallèle de ses recherches, elle publie depuis 2018 des vidéos de vulgarisations sur sa chaîne YouTube concernant l’ingénierie mécanique. Rima a maintenant une idée en tête :  soutenir sa thèse en novembre 2023. Et l’avenir ? « J’aimerais rester en France pour faire de la recherche académique ou au sein d’une entreprise. »

Bourse Eiffel

Une autre doctorante libanaise, Christina Sahyoun, a décroché une bourse Eiffel au sein de l’unité de recherche Mitovasc. Son sujet de thèse concerne la caractérisation de substances naturelles actives sur la fonction cardio-vasculaire à partir de venin de la vipère libanaise, Montivipera bornmuelleri et d’une chimiothèque d’alcaloïdes de plantes.

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