Des chercheurs mobilisés pour la lutte contre le cancer

A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer le 4 février, huit équipes de recherche de l’UA et du CHU d’Angers ont bénéficié d’un financement de la Ligue contre le cancer, pour un montant total de plus de 177 000 euros. Focus sur deux de ces projets.

Les cancers rénaux représentent la 6^e cause de décès par cancer dans les pays industrialisés. Parmi eux, le cancer rénal à cellules claires (CRCC) est le plus fréquent, caractérisé par la présence d’anomalies génétiques, en particulier touchant la mitochondrie, centrale énergétique de nos cellules. « L’aspect cellulaire des CRCC est très hétérogène, en partie lié à l’accumulation de mitochondries, souligne Vincent Procaccio, professeur à l’UA et responsable du service de génétique du CHU d’Angers. Les mécanismes à l’origine de cette accumulation ne sont pas connus à ce jour donc cette étude exploratoire s’intéresse à l’influence de ces anomalies mitochondriales dans les CRCC. Pour cela, nous explorons l’accumulation d’altérations génétiques dans des régions tumorales de morphologie différente qui met en avant l’hétérogénéité de ces cancers. »

Vincent Procaccio, Céline Bris et Sarah Bellal.

Les études moléculaires sont réalisées à l’aide de technologies de nouvelle génération (séquençage haut débit), utilisées dans le centre de référence mitochondrial angevin et couplées aux analyses morphologiques par le service d’anatomie pathologique. Ce projet transversal implique aussi les services d’urologie et de génétique du CHU d’Angers. « Intitulé Mitosup, ce projet novateur a débuté en 2020 et permettra à terme de créer un socle de nouvelles connaissances pouvant guider l’élaboration de nouvelles prises en charge diagnostiques et thérapeutiques de ces cancers rénaux. »

« Participer à des appels à projets plus ambitieux »

Guillaume Bastiat, chercheur au laboratoire Mint, planche quant à lui depuis 2017 sur le glioblastome multiforme, la tumeur cérébrale maligne de plus haut grade qui entraîne une morbidité et une mortalité élevées. « Actuellement, la médiane de survie est de 14 mois avec le protocole thérapeutique standard (chirurgie pour enlever la tumeur primaire, combinée à une radiothérapie et une chimiothérapie), détaille-t-il. L'échec des protocoles de traitement actuels réside en partie dans la signature génétique des tumeurs et notre projet vise à développer une technologie de type hydrogel de nanoparticules, implantables post-chirurgie, capables de délivrer des molécules d’intérêt de manière prolongée et ciblée vers les cellules du glioblastome. »

Avec l’aide de l’équipe Mitolab du laboratoire Mitovasc, Guillaume Bastiat et son équipe étudient les conséquences moléculaires de l'inhibition durable d'une des voies de réparation de l'ADN afin de renforcer l'efficacité pharmacologique du témozolomide, l’actif anticancéreux du protocole standard. « A l’avenir, nous allons aussi nous servir de ces résultats pour participer à des appels à projets plus ambitieux, possiblement grâce à la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques. »

Les projets récompensés :

• « Développement d’un nouvel algorithme de deep learning (Reductive Discriminating Network) pour l’amélioration de la médecine personnalisée dans les cancers du sein », thèse de doctorat de Chiara Cordier financée à hauteur de 31 000 €.
• « Inhibition de la 6-O-Méthylguanine-ADN méthyltransférase dans le glioblastome à l'aide d'un hydrogel à base de nanocapsules lipidiques, couplé à un phénotypage métabolomique profond. » Projet mené par le Dr Guillaume Bastiat, financé à hauteur de 25 000 €.
• « De nouvelles fonctions transcriptionnelles de Erk lors de la sénescence. » Projet du Pr Olivier Coqueret, financé à hauteur de 25 000 €.
• « Acidose lactique et macrophages associés aux tumeurs : impacts épigénétiques fonctionnels. » Projets du Dr Yves Delneste, financé à hauteur de 25 000 €.
• « Évaluation d’une approche personnalisée dans le traitement du cancer broncho-pulmonaire combinant testing in vivo, caractérisation moléculaire et influence du microenvironnement. » Projet de Pr Marie Briet, financé à hauteur de 22 000 €.
• « MITOSUP : Etude de l’hétérogénéité intra tumorale de l’ADN mitochondrial dans le carcinome rénal à cellules claires et corrélations morphologiques. » Projet du Pr Vincent Procaccio, financé à hauteur de 20 000 €.
• « Évaluation, d'un outil de réalité virtuelle pour l'identification des fonctions cognitives de l'hémisphère droit chez des patients porteurs d'un gliome - Etude TANGO. » Projet de recherche clinique du Dr Jean-Michel Lemée, financé à hauteur de 15 084 €.
• « Étude fonctionnelle de variants rares de JAK2 et MPL dans les thrombocytoses triples négative. » Projet du Pr Valérie Ugo, financé à hauteur de 14 000 €.