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Daniel Schaub, référent Intégrité scientifique
Depuis 2016, Daniel Schaub est le référent Intégrité à l’Université d’Angers. Sa mission : convaincre l’ensemble de la communauté scientifique de l’importance des questions d’intégrité scientifique.
Directeur de la Faculté des sciences de 2006 à 2016, Daniel Schaub a obtenu l’éméritat pour poursuivre ses recherches au moment de sa retraite en septembre 2016, et, à ce moment, a également été nommé référent Intégrité par le président de l’UA, Christian Roblédo. « Depuis 2017, la loi oblige chaque établissement de recherche à avoir un référent Intégrité et l’UA a été l’une des premières universités à le faire, se félicite Daniel Schaub. Cette fonction nécessite de connaître l’université et son fonctionnement, et j’ai trouvé que les missions étaient suffisamment importantes et intéressantes. De plus, bénéficiant de plus de temps maintenant, cela n’est pas trop difficile. »
Son rôle est de veiller aux possibles manquements à l’intégrité scientifique de la part des chercheur∙es de l’UA qui lui seraient transmis. Une mission de bénévole qui fait écho à l’actualité. « En 50 ans, la science a perdu en crédibilité auprès des politiques et du public, à l’image des prises de position de Didier Raoult pendant la crise sanitaire, estime Daniel Schaub. Une vérité scientifique s’appuie sur des preuves : on réalise des expériences, on écrit les données et on les reproduit. Malheureusement, cette dernière étape est peu réalisée puisque jusque-là, ce n’était pas valorisé. »
Une dizaine de cas depuis 2016
Selon le référent Intégrité, les manquements des chercheur∙es peuvent prendre plusieurs formes. « L’exemple le plus commun est de faire une expérience et d’en modifier les résultats afin de publier dans une excellente revue et ainsi booster sa carrière ou sa reconnaissance par les pairs. Existent aussi le plagiat, des problèmes de signature des articles, des directeur∙ices de recherche débordé∙es qui n’ont plus le temps de réellement vérifier le travail de leur équipe. Les fautes peuvent être aussi involontaires, par exemple quand un∙e chercheur∙e est trop convaincu∙e de la validité de son hypothèse et en vient à négliger les résultats qui la mettent en cause. »
Lorsqu’un manquement est signalé, Daniel Schaub se saisit de l’affaire, l’instruit, et en fait part au président de l’UA, qui peut ensuite éventuellement nommer un comité d’experts. Une fois les conclusions déposées, le président peut classer l’affaire ou l’amener en conseil de discipline. « Dans la plupart des affaires, il suffit d’échanger avec les différentes personnes concernées et cela se passe bien. Depuis ma prise de fonction, je n’ai traité qu’une dizaine de cas relativement simples. »
Depuis 2017 les doctorant∙es doivent suivre une formation à l’éthique, la déontologie et l’intégrité scientifique. De son côté, Daniel Schaub poursuit son tour des laboratoires de l’UA – stoppé en raison du contexte sanitaire – pour sensibiliser l’ensemble des personnels de recherche et leur rappeler les risques encourus. « Cela peut considérablement ralentir la carrière d’un∙e scientifique, surtout si son article publié dans une revue académique est invalidé : on parle alors d’une rétractation. »