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Violences sexistes et sexuellesRapport intermédiaire de l'enquête Acadiscri (novembre 2021)

Réalisée au printemps dernier auprès des étudiantes et étudiants de l’UA, l’enquête nationale sur les inégalités ne livrera ses résultats finaux que d’ici plusieurs mois, le temps nécessaire notamment pour enquêter les autres universités inscrites dans le processus. À l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes et, alors que vient de démarrer l’enquête auprès des personnels, l’UA a sollicité l'équipe de recherche Acadiscri afin qu’elle puisse extraire et analyser des données liées notamment aux violences à caractère sexuel. Ces premiers indicateurs donnent déjà à l’UA des raisons d’agir.

Parmi les premiers enseignements de cette enquête, l’équipe de recherche a observé que le climat sexiste "ordinaire" touche 15% des étudiantes et 7% des étudiants, soit potentiellement 3600 personnes. "Ces formes banales, auxquelles nous ne prêtons pas toujours attention ("C’est pas si grave…", "On ne peut plus rien dire…"), rendent possibles le harcèlement (1 étudiante sur 25) et les agressions sexuelles (4% des étudiantes et un peu plus de 1% des étudiants)" analyse David Niget, chargé de mission Égalité.

Autre constat, malheureusement peu étonnant : les femmes sont nettement plus touchées, à la fois en fréquence et en intensité, mais sont aussi plus conscientes de cette violence. Les auteurs sont très majoritairement des hommes (à 99%), dont 60% sont membres de notre communauté, étudiants comme personnels.

"Nous ne pouvons pas accepter accepter ces violences fondées sur le genre. Comment change-t-on nos comportements au quotidien pour façonner un environnement plus égalitaire? Une chose est sûre: la charge ne doit pas peser sur les seules victimes" conclut David Niget.

Rapport intermédiaire

  • Population enquêtée

    72,9% des répondants sont des femmes alors qu'elles ne représentent que 64,8% de la population étudiante.

    On peut estimer à 207 le nombre de personnes ayant ou souhaitant changer de sexe à l'état civil et à 422 le nombre d’étudiant·e·s se déclarant "neutres, non binaires".

  • Situations sexistes sexualisées

    Du sexisme ordinaire à l'agression caractérisée, les femmes sont non seulement plus nombreuses à être concernées, mais les faits les concernant sont également plus souvent répétés et plus graves.

    Du sexisme ordinaire à la formation d’un climat sexualisé discriminatoire

    Propositions sexuelles sous couvert d'humour, allusions ou gestes sexuels, regards lubriques, libidineux, voyeurisme, exhibitionnisme.

    À l'UA, on estime à 3000 étudiantes et 600 étudiants, soit 15% des étudiantes et 7% des étudiants, le nombre de personnes ayant subi au moins une fois un comportement sexiste sexualisé depuis leur entrée dans l’enseignement supérieur :

    Dans ces situations la répétition des faits est plus importante chez les femmes et c'est elles qui sont confrontées aux comportements les plus obscènes.

    Harcèlement sexuel

    1 étudiante sur 25 (4,3%) a déjà fait face à des propositions sexuelles insistantes et répétées malgré leur refus depuis leur entrée dans l’enseignement supérieur (1,6% pour les hommes).

    Ici encore, les faits sont plus souvent répétés et plus graves pour les femmes (chantage en échange de faveurs sexuelles pour 1,3% d’entre elles).

    Agressions sexuelles

    Se faire embrasser contre son gré, attouchements, actes sexuels imposés contre sa volonté.

    Les femmes sont encore une fois davantage concernées: 4% versus 1,1% d'hommes soit un peu plus de 600 femmes pour 100 hommes déclarent avoir subi une agression depuis leur entrée dans l’enseignement supérieur :

    Les agressions les plus graves (actes sexuels imposés) ne concernent que les femmes : près d’une femme sur cent, soit une estimation de 162 étudiantes, rapporte avoir subi au moins 1 fois un acte sexuel imposé contre sa volonté (attouchement du sexe, pénétration forcée ou tentative, autres actes sexuels forcés…) Les hommes eux ne sont jamais déclarés être dans ce cas.

  • Gravité des faits

    Concernant la gravité des faits, 71% des étudiants déclarent qu'ils étaient sans gravité contre 43% des étudiantes.

    Pour près d’une étudiante sur 20 (4,5%), les violences subies sont encore une chose difficile à supporter actuellement (0% des hommes).

    Non seulement les femmes sont plus nombreuses à être confrontées à des comportements sexistes à caractère sexuel, mais ces comportements sont aussi plus souvent des actes répétées, des actes plus graves et plus diversifiées par la forme qu'ils prennent, et enfin plus grave dans le ressenti des victimes.

  • Auteur·e·s

    Selon les victimes considérant les faits comme graves,

    • 85% des auteurs sont des hommes et seulement 1% sont des femmes seules 
    • 50% des auteurs sont des étudiants
    • près de 10% sont des personnels de l’université, principalement des enseignants ou chercheurs
    • 22% des auteurs sont des personnes extérieures à l’UA (rencontrées sur les lieux de stage ou les soirées étudiantes)
  • Bizutage

    Concernant le bizutage,

    • 5 à 6% des étudiant·e·s se sont senti·e·s en dehors du groupe,
    • les ressentis d’écœurement, de dégoût, de contrainte à faire des choses contre sa volonté sont partagés par 4 à 5% des étudiant·e·s avec des proportions plus importantes chez les hommes,
    • 6,5% des participant·e·s déclarent qu'il s'est passé des choses anormales ou qu'ils n'approuvaient pas.

Aller plus loin

Télécharger le rapport intermédiaire complet (novembre 2021)

Besoin d'aide ?

Si vous avez besoin d’une aide, d’une écoute au sujet de situations de violences, discriminations, harcèlement dont vous avez été victime ou témoin, vous pouvez solliciter la cellule d’écoute et d'accompagnement de l’Université d’Angers.

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