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Histoire du végétal : la thèse de Louise Couëffé primée

Le Centre d’histoire du XIXe siècle vient de lui remettre le prestigieux prix Dominique Kalifa pour ses travaux menés à l'Université d'Angers, intitulés « Plantes, terrains et cultures botaniques. Herboriser dans l’Ouest de la France au XIXe siècle ».


Louise Couëffé (à gauche) a reçu sa récompense dans les locaux du Centre d'histoire du XIXe siècle (Crédit : Cristiana Pavie)
Afin d’honorer la mémoire du professeur d’histoire contemporaine Dominique Kalifa (1957-2020), le Centre d’histoire du XIXe siècle, qu’il a codirigé, a créé un prix en son nom, récompensant les travaux de jeunes chercheurs. Organisé en partenariat avec la Société d’histoire de la révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle, il est doté d’une enveloppe de 1500 euros d’aide à la publication de la thèse.

Vingt-deux thèses étaient en compétition pour la dernière édition de ce prix. Le 12 juin 2025, le jury, composé des meilleurs historien·nes de la période, a officiellement remis le prix à Louise Couëffé, pour ses recherches sur les pratiques de collecte de plantes dans l’Ouest de la France, au XIXe siècle, menées au sein de l’unité TEMOS, sous la direction d’Yves Denéchère, et encadrées par Cristiana Pavie, spécialiste de l’histoire du végétal.

Lien entre herbiers et environnement

Après avoir validé une licence et un master d’histoire à l’Université d’Angers, Louise Couëffé a entamé son doctorat en 2018. Celui-ci s’inscrit dans la prolongation du programme HerbenLoire, qui avait permis de recenser quelque 600 herbiers en Pays de la Loire. Collectionner les plantes séchées, les graines, les mousses, « était une pratique plutôt courante au XIXe siècle, surtout dans les milieux bourgeois et la classe moyenne, et elle a connu une progression constante au cours du siècle », en lien notamment avec l’introduction de cours de sciences naturelles à l’école. « L’objectif de ma thèse, poursuit celle qui est né dans le Maine-et-Loire il y a 29 ans, était de comprendre comment les pratiques de collecte de plantes, qu’elles soient à des fins savantes, récréatives ou de souvenirs, influaient sur le rapport à l’environnement. Et inversement : comment les changements qui étaient nombreux dans cette phase de développement industriel et de transformations agricoles, impactaient le regard que portaient les individus sur leur environnement, et comment cela pouvait avoir une incidence sur la production de savoirs botaniques ou les pratiques de collecte ».

Louise Couëffé a soutenu avec succès sa thèse à l’automne 2023. Elle occupe depuis cette période un poste d’Attachée temporaire d’enseignement de recherche (Ater) à l’Université d’Avignon.
 

« C'est une grande fierté »
« Louise a fait toutes ses études ici, à Angers. C'est une étudiante que j'ai vu grandir, cela fait partie des joies de notre métier d'enseignant, confie Cristiana Pavie, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l'UA, qui a suivi les travaux de Louise Couëffé. Elle a réalisé un travail minutieux au niveau historique, bien sûr, mais aussi environnemental, culturel. C'est une grande fierté de la voir aujourd'hui récompensée par ce prestigieux prix ».

Une nouvelle chaire en lien avec le végétal

Les travaux de Louise Couëffé illustrent les projets que souhaite mener la nouvelle chaire Plantes en sociétés. Fondée en novembre 2024, elle mise sur le potentiel de l’interdisciplinarité pour appréhender la complexité des enjeux liés au végétal dans les défis contemporains (biodiversité, climat, alimentation, urbanisme, éducation, etc.). Portée par l’historienne Cristiana Pavie et le généticien Fabrice Foucher, directeur de recherche Inrae, membre de l’Institut de recherche en horticulture et semences (IRHS), elle prévoit notamment d’organiser des groupes de travail collaboratifs, mêlant différentes disciplines, des séminaires, des conférences et débats, ainsi que des sessions d’enseignement croisé à destination des étudiants, pour éveiller les différents publics à l’intérêt de l'approche interdisciplinaire autour du végétal.

Pour savoir plus sur la chaire, visitez le site de la Fondation de l’Université d’Angers

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