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Environnement : la chaire Earth mise sur l'interdisciplinarité

Créée à l’initiative du Centre Jean-Bodin, la nouvelle chaire Earth entend mobiliser les chercheur·es en sciences humaines et sociales sur les enjeux de la crise environnementale, et partager les résultats avec la société. Elle est parrainée par le photographe Yann Arthus-Bertrand.

Iceberg érodé dans le fjord d’Unartoq, Groenland (60°28’ N – 45°19’ O). Crédit : © Yann Arthus-Bertrand
Iceberg érodé dans le fjord d’Unartoq, Groenland (60°28’ N – 45°19’ O). Crédit : © Yann Arthus-Bertrand
La réponse au changement climatique ne peut pas être uniquement scientifique et technique. Elle suppose des directions politiques, de nouvelles règles, rebattant les cartes de la géographie et de l’économie. Avec des impacts sur les sociétés.

« La crise écologique impose un décloisonnement des savoirs et les disciplines. Cet “objet scientifique total” convoque des logiques, des enjeux, des lectures et des interprétations multiples. Ce nécessaire jeu de fertilisations croisées suppose un dialogue interdisciplinaire, aussi bien entre les sciences humaines et sociales (politique, juridique, économique, éthique, esthétique, littéraire, philosophique, psychologique, scientifique, médiatique, sociologique et anthropologique, géographique et historique…) qu’avec les sciences du vivant, du végétal, de l’ingénierie, de la santé... », peut-on lire dans le manifeste de la nouvelle chaire « Earth », ce qui signifie « Terre » en anglais, mais est ici l’acronyme de : Environnement, Adaptabilité, Risques, Transitions, Health (santé).

Encourager les collaborations

La structure est née en septembre 2023, au sein de l’Université d’Angers, à l’initiative du Centre de recherche juridique et politique Jean-Bodin. « Nous avons au sein du Centre Jean-Bodin une dizaine d’enseignants-chercheurs qui travaillent sur des questions plus ou moins liées à l’environnement, explique François Hourmant, directeur de l’unité. D’où l’idée de créer cette chaire, un pôle qui va permettre les collaborations, au-delà du droit et des sciences politiques, et donner de la visibilité à cette thématique ».

Six axes de recherche ont été définis (lire l’encadré). Mais si la chaire entend favoriser le développement des connaissances académiques, à travers notamment des thèses et des projets collaboratifs, elle s’est aussi donnée pour mission de diffuser ces savoirs. À destination du grand public, par des actions vulgarisation scientifique. Et auprès des décideurs et des acteurs socio-économiques, par un travail de valorisation (diagnostics sectoriels, évaluation des risques, construction de référentiels juridiques…).

Une association, Intérêt à Agir, compte d’ores et déjà parmi les premiers partenaires de la chaire. « Notre prochain objectif va être d’étendre ce réseau de partenaires et de mécènes », indique François Hourmant, professeur de science politique, qui copilote la chaire avec Sophie Lambert-Wiber, maîtresse de conférences en droit privé.

Des événements réguliers

Éric Bouillard, procureur de la République, était l'un des intervenants du premier rendez-vous proposé par la chaire.
Éric Bouillard, procureur de la République, était l'un des intervenants du premier rendez-vous proposé par la chaire.
Un premier rendez-vous scientifique a été proposé par la chaire le 26 janvier dernier. Intitulée « La justice face au préjudice écologique », la manifestation organisée sous la direction de Bernard Gauriau, a rassemblé des universitaires et des professionnels de la justice, dont un avocat londonien, ou encore Éric Bouillard, procureur de la République au Tribunal judiciaire d’Angers.

Trois autres événements sont programmés en mars, dont deux s’intègre à la thématique de « l’eau » retenue pour toute l’année 2024 :

Six axes

La chaire Earth déploie ses travaux selon six axes :

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