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Cadre juridique - évènement festif

Voici les différents points juridiques à connaitre avant d'organiser un évènement festif avec votre association. Soyez conscients de votre responsabilité en tant qu'association ET d'individu.

  • Soirée privée, soirée publique ? ... et démarches liées.

    La loi ne s’applique pas de la même manière et les obligations et démarches sont différentes 

    Soirée privée (gratuite ou payante)  

    Le public est sélectionné et reçoit une invitation nominative à l’avance (l’organisateur peut identifier chaque personne). ET vous ne faites aucune campagne publicitaire ou de communication (papier ou réseaux sociaux)  
    Le nombre de pers ou le lieu (privatisé ou non) est indifférent.  
    Exemple : Un anniversaire, un mariage, la fête chez vous pour une personne physique, ou une fête réunissant les membres d’une asso.  

    • Dans un lieu d’une capacité inférieur à 250 personnes  
      Pas de demande de débit de boisson à réaliser  
    • Dans un lieu d’une capacité supérieur à 250 personnes  
      Déclaration de la soirée en Préfecture  
      Pas de demande de débit de boisson à réaliser  
    Soirée publique gratuite  

    L'accès est public et sans sélection. C’est assimilé à un spectacle.  
    Exemple : « une free party » ou la kermesse de l’école… 

    • Demande de débit de boisson à réaliser si vente d’alcool 
    • Demande d’autorisation d’occupation du domaine publique auprès de la Mairie du lieu de la soirée (= Fiche soirée pour Angers) 
    • Déclaration de la soirée en Préfecture  
    Soirée publique payante 

     = Spectacles publiques payants. L'accès se fait sur pré locations et/ou droits d'entrées.  
    Exemple : Les concerts et spectacles... mais aussi vos soirées étudiantes  
     

    • Dans un lieu d’une capacité inférieure à 1 500 personnes  
      Pas de déclaration en Préfecture  
      Demande de débit de boisson temporaire à la Mairie du lieu de la soirée (Fiche soirée pour Angers)  
    • Dans un lieu d’une capacité supérieure à 1 500 personnes  
      Déclaration en Préfecture  
      La Préfecture impose aux organisateurs « toute mesure nécessaire au bon déroulement du rassemblement, notamment la mise en place d'un service d'ordre ou d'un dispositif sanitaire»  
      La Préfecture peut interdire le rassemblement projeté si celui-ci est de nature à troubler gravement l'ordre public.  
      Demande de débit de boisson temporaire à la Mairie du lieu de la soirée (Fiche soirée pour la Ville d’Angers)  

     

    Bien identifier son type de soirée pour être en règle avec les formalités légales. Ne pas tricher. Une soirée privée peut être requalifiée par un juge en soirée publique et votre responsabilité sera augmentée 

  • Quelles sont vos responsabilités (asso type loi 1901) ? Qui est responsable ?

    L’association, personne morale représentée par le/la président.e, est responsable de ses actes et de ceux de ses membres. Cela n’empêche pas que les dirigeants de l’association (l’ensemble du bureau) puissent être responsables à titre personnel, lorsqu’une faute de gestion est avérée. ! : bien vérifier que votre BDE est une asso, déclarée en Préfecture.  

    Responsabilités civile OU pénale : 
    •  Civile : en cas de dommage causé à autrui (un tiers), par soi ou par les pers dont on est responsable (ex : vos bénévoles). Dommage causé volontairement mais encore par sa négligence ou par son imprudence.  
      Le dommage doit être réparé : donc indispensable d’avoir une assurance responsabilité civile.  
      Vérifier qu’elle couvre vos activités régulières comme occasionnelles ainsi que toutes les personnes (permanents et bénévoles).  
    • Pénale : elle résulte d’une infraction (non-respect d’une loi), intentionnelle ou non.  
    La Responsabilité Civile Organisateur (RCO) : pensez-y !  

    Vous devez en prendre une en tant qu’organisateur d’évènements, soirées, etc... Elle est en effet propre à l’organisation de soirée car la responsabilité civile classique exclue les soirées.  
    Elle assure les dommages causés à un tiers. Elle ne vous rembourse pas mais à vocation à vous protéger les dommages causés à des tiers dans votre évent (en indemnisant le tiers) : dommages corporels, matériels (dégâts dans la salle) et financier (ex : perte financière du loueur qui ne pourra pas relouer aussitôt). Si vous n’avez pas de ROC c’est vous et votre asso qui devrez indemniser le tiers...  
    ! : Les bénévoles ne sont pas des tiers mais des organisateurs (sauf si précisé dans le contrat).  

    Cout estimatif (pour un forfait de 5 soirées/an) : entre 600 et 800 euros (si votre cout annuel est proche de 100€, a priori vous avez une responsabilité civile ou multirisques classique...qui ne couvre pas vos soirées).  

  • Les déclarations obligatoires pour organiser un événement festif ?

    • La salle où se déroule la soirée doit bénéficier d’une autorisation (Etablissement Recevant du Public notamment) : vérifier que le lieu que vous envisagez est un ERP. 
    • Droits d’auteurs : déclaration auprès de la SACD (théâtre), l’ADAGP (arts plastiques) et la SACEM (musique) – au moins 15 jours avant. A noter : -20% de SACEM si vous faites une déclaration préalable. 
    • Déclaration en Préfecture s’il s’agit d’une soirée publique payante qui rassemble plus de 1500 personnes. 
    • Déclaration et demande d’autorisation de Débit de Boisson Temporaire :  
      - auprès de la Mairie du lieu de la soirée. NB : 15 jours à un mois avant  
      - boissons fermentées (vin, cidre, bière et champagne) (Licence II et III qui on fusionné) (18° maximum) NB : 5 autorisations maxi par an (c’est la loi)  
  • Lois sur l’alcool :

    • Interdiction totale de l’offre ou de la vente d’alcool aux mineurs (Art. L 3342-1 du CSP). 7 500€ d’amende (1 an de prison et 15 000 euros d’amende si récidive dans les 5 ans) 
    • Interdiction de servir de l’alcool à des personnes manifestement ivres 
    • Interdiction des opérations et de publicité et de parrainage par des entreprises alcoolieres 
    • Lors des « Happy Hours », l’organisateur doit proposer des promotions sur les boissons sans alcool au même titre que sur l’alcool (Art. L 3323-1 du CSP). 
    • Ethylotest obligatoire dans les débits de boissons 
    • Interdiction des « opens bars » et vente au forfait.  

    Vente au forfait = offrir gratuitement à volonté de l’alcool dans un but commercial ou les vendre à titre principal contre une somme forfaitaire.  
    Il convient, au cas par cas, de déterminer si la vente d'alcool est la principale cause de la vente. 
    Illustration : Une soirée avec une entrée à 10 euros dont 3 conso offertes (prix de vente conso à 2€), le cout des consos dépasse la moitié du cout de l’entrée (6€) dont c’est une vente au forfait (car l’alcool est le montant principal du cout).  
    Le juge regardera aussi ce qui rentre dans le cout d’entrée (ex : un événement avec plusieurs salles et plusieurs ambiances à plus de valeur que l'entrée dans un bar avec une piste de danse).  

  • Secours et sécurité

    Secours obligatoire :  

    Pour toute manifestation dont l’entrée est payante et jauge supérieure à 1 500 personnes.  
    Pour certaines épreuves sportives + si le préfet/maire le juge nécessaire.  

    Sécurité obligatoire :

    Selon : la nature de la manifestation, son caractère lucratif et le seuil de participants (quand il est sup. à 1 500 personnes).  
    Repère : environ un agent pour 100 personnes.  

    Bruit

    Nouveau décret (n° 2017-1244 du 7 août 2017 relatif à la prévention des risques liés aux bruits et aux sons amplifiés) rentre en application au plus tard le 1 er octobre 2018 

    • Le niveau sonore ne doit pas dépasser 102dB(A) dans les lieux musicaux 
    • Le niveau des basses fréquences est désormais limité : 118 dB(C) sur 15 mn 
    • La limitation des niveaux sonores s'étend aux concerts en plein air 
    • L'ensemble de ces niveaux sonores sont à respecter en tout endroit accessible au public. 
    • Informer les publics sur les risques auditifs 
    • Mise à disposition gratuite des protections auditives au public 
    • Créer des zones de repos auditifs ou ménager des périodes de repos 
  • Evénements d’intégration... ou bizutage ? Conseils et consignes à respecter

    Législation – définition 

    * Code pénal (article 225-16-1 ) 225-16-3 | Atteintes à la dignité de la personne : Amener une personne, contre son gré ou non, à subir ou commettre des actes humiliants ou dégradants ou à consommer de l’alcool de façon excessive, au cours d’une manifestation ou d’une réunion liée au milieu scolaire et/ou socio éducatif  
    ** délit puni de 6 mois d’emprisonnement et 7500€ d’amende (même si la victime est consentante). Sanction doublée si la victime est vulnérable (âge, maladie, infirmité, déficience physique ou psychique, ou grossesse... apparente ou connue de l’auteur) 

    Le bizutage prend parfois d’autres noms : « baptême », soirée ou week-end d’intégration, transmission ... mais ce n’est pas l’appellation donnée à l’évènement qui compte (qui crée ou supprime les abus) mais le contenu. 

    Même des jeux (a priori) anodins (jet de farine ou autre, processions d’étudiants déguisés à travers les centres-villes...) peuvent être vécues comme humiliantes par les participants (et donc être sanctionnables) au moment des faits ou plus tard sortis du contexte. 

    Consentement 

    Même le consentement des participants ne dégage pas l’organisateur de sa responsabilité potentielle  

    La notion de consentement est en effet plus complexe qu’il n’y parait dans ce contexte (pression du groupe, peur ...)  
    Les participant-e-s sont-ils « libres » de participer ? Officiellement, la réponse est affirmative : les futur-e-s bizuths peuvent choisir de ne pas participer, de ne pas continuer, d’arrêter à tout moment. 
    La réalité est un peu plus complexe– tout d’abord parce que l’on « obéit » / se soumet d’autant plus lorsqu’on se sent libre de ne pas le faire, et ensuite parce qu’une fois que nous avons commencé à prendre part au bizutage, nous nous sentons « engagés ». Pis encore, nous sommes dans une « escalade de l’engagement » : nous avons pris une décision (celle de participer au bizutage) … et nous aurons tendance à ne plus la remettre en cause (et même à la renforcer : « si j’ai accepté le bizutage, c’est que ce n’est pas si terrible ») 

    L’intégration se donne souvent pour but de transmettre les valeurs de l’école ou du groupe (dépassement de soi, persévérance, esprit de groupe, humilité...). Mais poussées à l’extrême, les « valeurs » prônées peuvent devenir destructrices et aboutir au bizutage. 

    Alcool 

    Au-delà du choix des « activités », le principal problème est la présence d’alcool, voire de drogues, qui, surtout dans une ambiance très festive, peut conduire à des dérives importantes ou drames. 

    Responsabilité et conséquences  

    Qui sont les victimes, qui peut porter plainte ?  

    • Garçons / filles : les associations qui luttent contre le bizutage remarquent que les filles sont les premières victimes du bizutage et que les humiliations sexuelles sont plus fréquentes et violentes. Ce qui n’exclut pas les garçons des humiliations recensées.  
    • Les plaintes peuvent être portées par les victimes elles-mêmes ou par une personne extérieure (ex : un passant...)  

    Responsabilités possibles  

    • Celle des organisateurs  
    • Mais aussi celles de tiers  
    • Peuvent être responsables pénalement, les personnes qui n’ont pas directement causé le dommage mais qui, soit ont contribué à créer la situation, soit qui n’ont pas pris les mesures permettant de l’éviter (chefs d’établissement s’ils sont informés ou autre...)  

    Les auteur-e-s du bizutage ne sont pas des personnes spécialement malveillantes. Ce sont des individus placés dans un certain contexte et qui, surtout, sont soudainement projetés dans une position de « pouvoir » : le contexte, la tradition leur confère un pouvoir, celui, au mieux, d’intégrer les nouveaux, au pire, de les bizuter.  

    • La responsabilité peut être portée au pénal mais aussi au civil (par la victime ou/ou sa famille) 
    Personnes et numéro ressource  

    Numéro vert dédié : 0800 001 699 (pour le rectorat de Nantes) Gratuit du lundi au vendredi de 9h à 18h Pour informer, orienter et accompagner : les victimes ou les organisateurs 

    Bonnes pratiques 
    • Bien réfléchir et mesurer en amont l’impact possible des jeux et activités 
    • Préparer en amont son évènement, pour en définir le contenu et modalités de contrôle adaptées 
    • Limiter, voir interdire, l’alcool 
    • Informer et former les organisateurs en amont 
    • Responsabiliser les éventuels bénévoles intervenant aux côtés des organisateurs 
    • Informer les étudiants, futurs participants (des risques, de leurs droits, des numéros et personnes à contacter en cas de problème) 
    • Informer (voire travailler) le contenu de l’intégration avec l’administration de l’école 
    • Trouver un équilibre entre info/accompagnement par l’école et sentiment possible, pour les organisateurs, de sur-contrôle risquant d’inciter au secret (et à ne pas déclarer l’événement ou ne pas informer en aval, d’un soucis survenu) 
  • SACEM, comment faire si je diffuse de la musique ?

    La Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) gère et perçoit les droits des auteurs de variétés. Ils concernent tous les types de diffusion musicale : musique vivante (concerts, orchestres, musiciens…) ou musique enregistrée (sur tout support : CD, disques, cassettes, vidéos).  

    • Vous devez déclarer la manifestation, au moins 15 jours à l’avance, auprès de la délégation régionale de la Sacem par mail à dl.angers@sacem.fr ou par courrier au 41, boulevard Pierre-de-Coubertin, 49000 Angers. 
    • Elle vous délivre un contrat général de représentation. 
    • Dans les dix jours suivant la représentation, vous devrez renvoyer un état des recettes et des dépenses correctement rempli, accompagné d’un listing des œuvres diffusées. 
    • Vous recevrez ensuite une note de débit avec le montant des droits d’auteur que vous devrez régler.
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